Menus de printemps, 18 au 24 mars 2020

menus de printemps

Mes chers compatriotes (non, non, je blague 😆😂, c'était pour détendre l'atmosphère)… Bon, ça y est, on est en confinement. N'avons-nous jamais rêvé de pouvoir nous isoler, nous couper de tout, nous enfermer dans une bulle? Sans même avoir à nous justifier. Rêvé ou non, on y est. Et tout est chamboulé, plus rien n'est pareil. La semaine dernière semble être une autre époque, un autre régime, un autre pays. Il y a une semaine pile, j'étais dans une réunion, tout le monde s'est serré la main, tout le monde s'est assis côte à côte (sauf moi, j'ai fait un peu figure de rabat-joie). Aujourd'hui, je me dis qu'après cette période, ça va être difficile de réapprendre à se faire la bise, côtoyer les autres de près, en surmontant la crainte de la contamination.

En tout cas, le confinement et l'isolement laissent du temps pour cuisiner. Les sorties limitées et les "risques" pris en faisant ses courses sont l'occasion de repenser la manière de s'organiser avec ses réserves alimentaires. N'ayant des leçons à donner à personne, je vais juste partager mes réflexions et manières de faire.

Tout d'abord, cette crise sanitaire confirme une fois de plus tout l'intérêt du système AMAP (et de toute consommation en circuit court de manière générale). Alors que les grandes surfaces sont devenues les lieux de toutes les peurs, je me réjouis de pouvoir consommer des produits de grande qualité dans un rapport direct avec le producteur, sans être dépendante de tous les intermédiaires, dont certains sont malades ou aimeraient rester chez eux plutôt que de s'exposer au risque de tomber malade. Je me réjouis que les AMAPiens ne soient pas dans la peur panique de la pénurie. Et enfin, je me réjouis que les producteurs AMAP n'aient pas à subir les aléas de la conjoncture économique catastrophique grâce au système de "pré achat" AMAP.

Cette période est l'occasion de faire plein de cuisine anti-gaspi, d'improviser avec ses restes, de cuisiner autrement quand on n'a pas les ingrédients voulus sous la main. Même si les courses ne sont pas interdites, il me semble absurde en ce moment de multiplier les raisons d'aller dans des commerces. Si nous nous astreignons tous à vivre isolés de nos proches, de nos voisins, de nos collègues, ce n'est pas pour aller côtoyer des gens à la supérette pour un oui ou pour un non.

Pour ceux qui ne s'y sont pas encore mis, cette période est aussi l'occasion d'adopter la planification des repas à partir de ce dont on dispose. Comme vous le savez, c'est ce que je pratique depuis pas mal de temps maintenant, et j'avoue être vraiment très contente de ce fonctionnement, car il rassure. Toutes les semaines, je fais des courses (en plus du panier AMAP) pour 5 personnes pour une semaine, et je vois bien, qu'au final, on n'a pas besoin de tant d'aliments que ça pour tenir une semaine. La méthode est simple: on fait l'inventaire rapide du frigo et des placards sur un bout de brouillon (perso, je fais des colonnes: légumes et fruits/ féculents / protéines), et ensuite le grand jeu, c'est de faire des combinaisons basiques, savantes, inventives, insolites ou classiques entre les éléments de cet inventaire pour arriver à une liste de repas, goûters et desserts. Pour finir, on note tous les ingrédients qui manquent pour préparer les menus imaginés. Et en général, la liste n'est pas si longue. Pas besoin d'avoir des kilos et des kilos d'aliments pour nourrir une famille, surtout lorsqu'on a de bons produit frais de l'AMAP. 

Je vois aussi tous les avantages qu'il y a à avoir l'habitude de cuisiner végétarien. Si on veut manger beaucoup de viande, on doit: soit aller très souvent chez le boucher, soit faire beaucoup de réserves dans son congélateur. Alors qu'il suffit d'avoir l'habitude manger végé pour savoir qu'on peut manger des plats savoureux et consistants sans viande, grâce aux légumineuses sèches notamment… qui ont l'immense avantage de se conserver loooongtemps, sans prendre trop de place et qui peuvent être posées à peu près n'importe où, n'ayant pas besoin de rester au frais. Ainsi, la semaine dernière, quand des milliers de personnes vidaient les rayons de pâtes des supermarchés, je suis allée acheter lentilles et haricots secs dans un magasin à vrac, pour le coup pas du tout dévalisé, en me disant qu'avec ça, je pourrais tenir longtemps s'il le fallait. 

Pour terminer, cuisiner, ça fait du bien:
> c'est l'occasion de bouger (OK, ce n'est pas du sport, mais c'est tout de même plus dynamique que de regarder un film ou télétravailler), on peut même faire des petits exercices en touillant ou éminçant. 
> c'est aussi des moments de partage et de convivialité si on n'est pas confiné.e seul.e: on peut cuisiner à deux, avec les enfants, avec le chat (mais ça c'est plus technique!); et si on est seul.e, on peut envoyer des jolies photos de ses créations aux proches pour partager le repas à distance.
> c'est de grands moments d'évasion, qui permettent de se détendre, penser à autre chose, déstresser, focaliser sur des gestes, des odeurs, des textures, des goûts bien sûr… En mobilisant les cinq sens et le mouvement, on peut se libérer l'esprit des inévitables angoisses liées à cette période. 

Bonne cuisine, bonne semaine!

menus de printemps

C'était un peu long aujourd'hui, mais voici donc:
Les menus de la semaine! 🎺

9 repas:
2 goûters:
pour le petit déjeuner: