Menus de printemps, 28 avril au 4 mai 2021

Nous voici dans la dernière ligne droite du troisième confinement, avant quelques aménagements et allègements qui ne sont que quelques petits pas vers une liberté tant attendue. Cette année marquée par les restrictions de déplacements, le couvre-feu, les nombreux jours "sans" (école, collègues de travail, amis à la maison, sorties culturelles...) aura vraiment été une période d'exploration du champ de l'ennui. Je ne parle pas de l'ennui dans un sens nécessairement négatif, mais de ce grand espace vide créé dans des millions de vies. Même les plus aguerris ont dû être impactés par cet ennui qui s'est insinué dans le quotidien. En ce qui me concerne, j'ai l'habitude de penser que je ne m'ennuie jamais, mais c'est confondre inactivité et ennui. Je sais toujours quoi faire, que ce soit par nécessité ou par envie, mais même actif, on peut s'ennuyer. L'ennui vient de la lassitude, de la mélancolie que créent la sédentarité, des interactions humaines insuffisantes, l'absence d'horizons. C'est alors que point le vide, ce vague à l'âme qui déroute.

A cet ennui répond un autre sentiment, celui de l'émerveillement. Tout événement rompant l'ennuyeuse répétition du quotidien devient un temps fort: un échange téléphonique chaleureux avec un proche, une rencontre fortuite en faisant des courses, un arbre qui fleurit, une balade à vélo, un repas très bon... Des choses somme toute banales dans notre vie d'avant, mais que je trouve désormais retentissantes. Des souvenirs simples et heureux qui me feraient presque aimer l'ennui.