Menus d'automne, 21 au 27 octobre 2020

Quand j'étais ado, j'ai dû faire un exposé sur l'érosion génétique. Je pense qu'aujourd'hui on aurait plutôt dit la perte de la biodiversité, mais bon, à cette époque (années 1990), je n'ai pas souvenir qu'on utilisait tant que ça le mot biodiversité. A cette époque, il n'y avait pas non plus Internet ni des ordinateurs dans chaque foyer, et donc je me souviens d'avoir préparé l'exposé à partir d'un article (papier) unique. Dans les exemples cités, pour illustrer l'érosion génétique, il y avait le cas des pommes. L'article rappelait le très grand nombre de variétés de pommes qui existait, mais notait que beaucoup de variétés étaient abandonnées à la faveur de quelques unes, conformes aux exigences des consommateurs. En effet, vivant à Bruxelles à cette époque-là (et non dans une campagne en Normandie où la situation était sans doute différente), je me suis rendue compte que je n'avais jamais mangé autre chose que des Granny Smith ou des Golden. Sans doute parce qu'il m'a éclairé sur un phénomène que je pouvais constater directement depuis ma vie urbaine, cet article m'a vraiment marqué. Les années passant, j'ai noté comment petit à petit, d'autres pommes ont réinvesti les étals, certes des marchés, mais aussi des supermarchés. Aujourd'hui, il n'est pas rare de pouvoir choisir entre 5 ou 6 variétés, voire bien plus selon chez qui on s'approvisionne. Comme il est quasiment impossible de trouver des motifs de réjouissance sur le thème "sauvegarde de la biodiversité" à notre époque, je suis heureuse de pouvoir me raccrocher à ce constat heureux, et auquel je pense à chaque fois que je lis les doux noms des pommes que j'ai l'occasion de croquer. (Même si malgré tout, la dizaine de variétés les plus souvent commercialisées sont bien peu de choses face aux 3000 variétés recensées par l'INRA) 

Continuons donc à déguster la plus grande variété de pommes possible, pour le plaisir de la découverte et la variété des saveurs, et pour continuer à envoyer un signal de soutien auprès des producteurs de pommes qui investissent dans cette biodiversité.

Bonne semaine, bonne cuisine!

Menus d'automne

Menus de la semaine:

7 repas:
Pour le goûter: 


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