Menus de printemps, 15 au 21 avril 2020

Bon, c'est reparti pour quatre semaines de confinement! Alors comme j'aime regarder le bon côté des choses (même si j'avoue que parfois je faiblis en cette période qui met bien à l'épreuve l'optimisme), je constate qu'une des rares choses positives qui émerge de cette crise, en Europe en tout cas, c'est que le discours autour du combat contre le changement climatique est enfin devenu réellement audible. Jusqu'à la crise, on pouvait certes observer que les préoccupations pour l'environnement étaient plus partagées, médiatisées… mais je gardais le sentiment que la mobilisation restait - trop - minoritaire, et en tout cas, bien insuffisamment prise en compte par les décideurs politiques et les grands acteurs économiques. La crise sanitaire du Covid-19 est tellement rapide, violente et universelle qu'elle a déclenché un véritable sursaut, une prise de conscience de notre terrible vulnérabilité. Nous sommes enfin prêts, collectivement, à entendre et écouter  un discours qui parle des conséquences économiques, humaines, sociales de crises majeures, comme celles sur lesquelles "les écologistes" (terme générique que j'utilise pour regrouper tous les acteurs de la lutte contre le changement climatique) nous alertent depuis des décennies. C'est ainsi que nous avons de nombreuses tribunes et des articles de grande qualité dans les médias, écrits par des personnalités engagées contre le changement climatique et par des scientifiques travaillant sur les rapports entre l'homme et la nature, que ce soit du point de vue de la biologie, de la philosophie, des sciences politiques, du droit... Que ce soit sur les réseaux sociaux, au téléphone, lors de conversations de balcon à balcon, tout le monde s'émeut d'entendre les oiseaux, d'écouter le silence, de respirer un air moins pollué, d'observer l'éclosion du printemps… Et, enfin, il semble communément admis que les chercheurs et chercheuses du monde détiennent les clés pour comprendre, résoudre, soigner, réparer… et sont indispensables au fonctionnement de notre monde infiniment complexe. Bref, tout est en place, à nous maintenant, collectivement, lorsque nous sortirons du confinement, d'exprimer la nécessité absolue de ne plus jamais revenir en arrière et de tout mettre en œuvre pour construire un monde post-crise en phase avec le vivant.

Je partage avec vous un extrait d'une lettre ouverte de l'ethnobotaniste François Couplan, entendu sur France Inter dans l'émission On Va Déguster
"En cette période mouvementée, où nous avons perdu nombre de nos repères, il est réconfortant de savoir que les plantes sont là. Ca me fait du bien, parce que malgré le confinement, je trouve la possibilité de descendre en bas de chez moi, cueillir quotidiennement quelques brins d'égopodes, de jeunes pousses d'orties, des feuilles d'ail des ours parfumées et de la pimprenelle à la saveur de noix fraîche. (..) Grâce à ces tendres végétaux, je me nourris simplement: un oignon revenu dans une bonne rasade d'huile d'olive, la verdure hachée, une carotte en rondelles et du fromage fondu, ou un œuf dans le mélange. Voici mon déjeuner quotidien, et il me convient. Bien que ma gourmandise, cultivée depuis l'enfance, m'ait incité à déguster les plats les plus copieux et les plus sophistiqués, je sais me contenter de peu, et - qui plus est - je l'apprécie. Et je crois que bientôt, non, dès à présent, il va falloir s'y mettre. (…) Il me semble que plus nous serons capables de vivre frugalement, mieux chacun s'en portera, la planète aussi par la même occasion." 🌿

Menus de printemps

Menus de la semaine:
(sans plantes sauvages, mais avec les bons légumes du potager de l'AMAP)

9 repas:
Un dessert: un crumble aux fraises

Un goûter: des speculoos maison

Commentaires