Menus d'hiver, première quinzaine de février

Samedi matin, petit déjeuner en famille: le bon pain, les confitures maison, le fromage de brebis, du thé fumant... Et là, c'est le drame. Impossible d'identifier le goût de la tartine. Autant, encore un peu endormie, je n'avais pas franchement remarqué que le thé ne sentait que le liquide très chaud, mais ne pas sentir le contraste sucré salé entre la gelée de mûres et le fromage, c'était insensé. J'avais donc perdu le goût et l'odorat, et quelques heures plus tard, j'ai eu la confirmation que je faisais partie de ces centaines de milliers de personnes ayant attrapé le Covid à un moment non identifié peu de temps avant. Fort heureusement, rien de bien grave, mais j'ai quand même passé une semaine sans sentir ou goûter mes repas. J'ai donc été confrontée à cette étrange question: que reste-t-il d'un repas lorsque les deux sens les plus sollicités ne répondent plus? 

Avant que ça ne m'arrive, je m'étais imaginée qu'il resterait quand même la texture. Finalement, je n'ai trouvé aucune consolation à ressentir du croquant, du moelleux, du lisse, de la mâche... bien qu'habituellement, j'accorde beaucoup d'importance aux sensations en bouche. Non, sans réelle surprise, je me suis rendue compte qu'il restait la convivialité du repas, son ambiance, son rôle de lieu et d'espace d'échange dans la famille. Pourtant, je cuisinais masquée, je me déplaçais masquée et je mangeais à l'autre bout de la pièce, loin des membre de ma famille... on peut faire mieux niveau convivialité. Mais disons que le repas restait un rendez-vous irrésistible, un temps fort malgré sa banalité. 

J'ai découvert - avec un certain étonnement - que même sans goût et odorat, dans un repas, il reste l'imaginaire, plus puissant et présent que ce que j'avais pensé. Bien qu'anesthésiée, lorsque je mangeais, j'imaginais le goût que ça devait avoir, je conjurais les arômes et les saveurs dans ma tête et étrangement ça créait une sensation certaine. Ensuite, pendant toute cette drôle de semaine, je me réveillais en pensant à la nourriture. Lors de ces quelques moments entre le réveil et le lever, j'imaginais des aliments, des plats, des combinaisons, je pensais à des recettes que je pourrais essayer, au goût que ça pouvait avoir. Au lieu de générer de la frustration, toutes ces dégustations imaginaires m'ont procuré beaucoup de joie, comme si je pouvais manger des choses merveilleuses et nombreuses, mais sans être arrêtée par la satiété voire l'écœurement. 

Voici donc les menus de cette quinzaine marquée en partie par le Covid, qui ne m'a donc pas empêché de cuisiner et d'expérimenter des plats nouveaux 😊.

Menus d'hiver


Menus de la quinzaine:
A partir d'un panier de chou frisé, pommes de terre, brocoli, salade, poireaux, radis avec fanes, fenouil, navets, blettes, carottes et oignons.

11 repas:

Pour le goûter: des cookies au chocolat


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